
À Nantes, il fait bon pédaler. Virage autorisé au feu rouge, pistes au milieu des artères, subventions pour vélos à assistance électrique, casiers géants de sécurité… Des mesures audacieuses, susceptibles d’inspirer les élus d’ici. Coup d’oeil sur une petite ville de l’Ouest français qui voit grand.
« Quand on m’a présenté cette idée de permettre aux cyclistes de tourner à droite au feu rouge, j’étais très réticent… Au final, je ne regrette pas du tout mon choix, il n’y a eu aucun accident ! », lance Jacques Garreau, vice-président de Nantes Métropole. Celui qui a aussi le titre de « responsable des déplacements doux » à Nantes a déclaré devant un large auditoire montréalais, jeudi dernier, qu’il faut faire preuve de « courage » et d’« audace » pour convaincre les citoyens d’enfourcher leur vélo et de délaisser l’auto.
Ce qui fonctionne à Nantes ne marchera pas forcément ici, croit le responsable des Transports à la Ville de Montréal, Aref Salem, qui assistait au colloque Mobilité durable organisé par l’Association québécoise des transports. « Nantes, c’est un peu moins de 600 000 habitants, rien à voir avec Montréal. Je me vois mal instaurer le virage à droite sur feu rouge, c’est un pari trop risqué pour la sécurité », dit-il.
« J’ai eu la même réaction au début que M. Salem, je la comprends. Mais quand on veut être pionniers, il faut oser et au moins faire quelques essais », rétorque M. Garreau, qui explique que le « tourne-à-droite » cycliste ne figurait même pas dans le Code de la route français lorsque la municipalité a pris la décision d’aller de l’avant, en 2011. Constatant que le virage à droite était sécuritaire tout en permettant une fluidité du déplacement des cyclistes, plusieurs villes ont suivi le pas, dont la capitale Paris, ainsi que Rennes et Grenoble.
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« Quand on veut vraiment changer les habitudes de déplacements, il ne faut pas juste modifier l’urbanisme, il faut des incitatifs puissants », croit Jacques Garreau. Ce dernier indique que la Ville de Nantes et les maires des petites villes avoisinantes se sont entendus en 2010 pour subventionner à la hauteur de 25 % l’achat de vélos à assistance électrique, dont le prix peut osciller entre 1000 et 2000 $. « Le programme a été très populaire, nous avons déjà octroyé plus de 3000 subventions. Avec le vieillissement de la population, nous savons que ce type de vélo sera de plus en plus populaire. »
Un des arguments principaux utilisés par les citoyens pour ne pas se déplacer en vélo était la crainte de se faire voler, explique M. Garreau. C’est ainsi que la municipalité a décidé d’investir massivement dans les « véloparcs », soit des stationnements à vélo semblables à d’immenses casiers.
« La Ville de Nantes a pris des décisions audacieuses qui ont convaincu les citoyens de tous horizons, pas juste les sportifs, de prendre le vélo de façon utilitaire », constate Jean-François Bruneau, professeur en géomatique à l’Université de Sherbrooke. Ce dernier s’est rendu l’an dernier à Nantes, ainsi que dans une dizaine d’autres villes européennes, pour s’inspirer de leur partage harmonieux de la route. À partir de ses observations et des suggestions de citoyens, il est appelé à élaborer pour le ministère des Transports un « code de la rue ».